C’est donc comme prévu le 24 octobre que nous avons passé la frontière sino-mongole. En sortant de la gare de Zamiin-Uud nous avons pris un taxi qui nous a emmené jusqu’à une rangée de jeeps qui déjà faisaient la queue avant l’ouverture de la frontière, nous avons pas mal attendus car la frontière n’ouvre qu’à 8h. Nous sommes finalement, après quelques heures et quelques « pousse pousse » entre les jeeps (car les chauffeurs, faisant le même trajet tous les jours, se connaissent bien et du même coup s’amusent bien), bien arrivés du coté d’Erlan, en Chine !
Nous ressentons directement une grande différence entre la Mongolie sauvage et la Chine moderne ! La ville est beaucoup plus bétonnée, construite, on ne devine plus le désert derrière les bâtiments… La nourriture aussi change, nous mangeons nos premiers Ben Bao, quel délice ! Et puis les gens sont également différents, les traits du visage, les manières aussi… On se rend vite compte qu’ici, on est plutôt à l’aise avec les bruits corporels, ceux du cracha notamment, à croire que plus on fait de bruit en crachant plus on en impose ?! Et puis, on découvrira bien vite que les chinois et les chinoises n’ont pas de problème avec l’intimité… en Chine, les murs et les portes tu oublieras dans les toilettes publiques ! Bref nouveau pays, nouvelles habitudes, nouvelle aventure !
Nous décidons de prendre un mini bus qui nous permet d’arriver le soir même à Beijing (après 8h de route), à la place du bus qui devait arriver vers 3h du matin ! On retrouve par hasard et avec plaisir Diana, l’Allemande dont nous avions fait la connaissance à l’Anak ranch et que nos avions recroisé ensuite à Oulan-Bator, qui se joint à nous dans le mini bus ! C’est après avoir dû attendre trois heures des ukrainiens, qui passaient la frontière pour un visa-run, que nous avons finalement pu prendre la route... Nous sommes entrés dans la capitale de l’Empire du Milieu vers 22h, le chauffeur ne voulant pas nous déposer à l’auberge, nous prenons donc le métro. Une fois arrivés dans notre maison d’une nuit, nous ressortons tous les trois nous mettre quelque chose sous la dent et nous imprégner de notre nouvel environnement. L’atmosphère très vivante des ruelles du vieux Pekin est magique, des lumières, des lampions, des odeurs alléchantes, des plats, ayant l’air plus délicieux les uns que les autres… Ca ne fait aucun doute, nous allons nous plaire ici !
Le lendemain nous sommes partis à la recherche de l’auberge que nous avions réservée depuis la France, retour donc dans le métro auquel nous commençons déjà à nous habituer. C’est la galère pour trouver la Red Lantern House ! Les explications que nous avons ne nous éclairent pas beaucoup, et nous font un peu tourner en rond… autant dire qu’avec nos maisons sur le dos ce n’est pas très agréable… Mais heureusement nous rencontrons deux chinois très sympas qui, armés de leurs smart phones, de quelques mots d’anglais et de leur gentillesse, nous aident à trouver notre nouvelle maison pékinoise…
Après avoir pris possession des lieux, nous avons pris la route de la mythique place Tian’anmen, où nous nous sommes promenés, y avons croisé quelques milliers de chinois et avons fait un ptit coucou à Mao à l’entrée de la Cité Interdite. Nous avons ensuite pris la direction du quartier Chaoyang au sud de la place. Là , le seul problème c’est la frustration quand on n’a plus faim… Tout à l’aire tellement bon ! Il faudrait un estomac qui ne se remplisse jamais pour pouvoir gouter à tout ! Le soir, nous avons retrouvé Diana et rencontré Daren, Caroline et Sebastian pour organiser ensemble notre visite de la Grande Muraille.
Le lendemain, nous sommes allés visiter le Palais d’été, au Nord Ouest de la ville. Nous en avons pris plein les yeux, c’était magnifique, les temples et bâtiments colorés, dans la verdure… Le seul coté négatif (et pas des moindres), a été les quelques milliers de visiteurs… Au bout d’un moment, le monde, le bruit, le grouillement perpétuel devient difficile à supporter… C’est là que l’on commence à se rendre compte combien le tourisme en Chine est essentiellement national. En effet l’immense majorité des touristes que l’on croise sont chinois, et se déplacent en groupe !
Nous prenons ensuite la direction du Parc Jingshan, en passant par le parc Behai. Qu’il est bon de se promener le long des berges du lac. La ville de Beijing est, au contraire de ce à quoi nous nous attendions, très verte, pleine de lacs, de parcs, de verdure… Nous arrivons au temple, au sommet de la colline du parc Jingshan, que Daren nous avait conseillé pour sa vue sur la Cité Interdite. La vue est en effet très belle, d’autant que nous y arrivons au couché du soleil… Puis, nous retrouvons Diana au marché des curiosités culinaires où nous « dégusterons » plusieurs insectes rampant et autres créatures assez repoussantes comme des grosses larves (les « crousti-cremeux »), des vers de terre (au gout de chips), des scorpions ou du serpent (bien caoutchouteux) ! Et finalement, ce n’est pas si mauvais, au contraire… Ca donnerait presque des idées pour l’apéro !
Le lendemain, nous avons rendez vous au terminal de bus avec Diana, Daren, Caroline et Sebastian pour partir à l’assaut de la Grande Muraille de Chine. Nous nous dirigeons vers la porte de Jinshanling, un peu plus éloignée (il nous faudra deux heures de route) mais beaucoup moins touristique que d’autres… En gravissant les marches qui mènent sur la muraille, je ne peux m’empêcher de me sentir incroyablement chanceuse d’être là , d’être là avec Tom, encore un rêve partagé qui se réalise… En arrivant en haut le paysage est à couper le souffle, des montagnes à perte de vue avec sur l’arrête, cette muraille, comme des écailles en pic sur la colonne vertébrale du paysage ! Nous foulons les vieilles pierres, l’Histoire, montons et descendons au fil du mur pendant plus de trois heures et demis, on ne s’en lasse pas ! Nous pensions marcher sur la muraille jusqu’à la porte de Simatai mais ça n’a pas été possible car le passage est fermé et nous n’aurions pas eu assez de temps de toute façon !
Le 27 octobre, nous sommes allés visiter la Cité Interdite, où nous avons cette fois été un peu déçus… beaucoup de portes et de murs… et des tonnes de touristes ! Le soir nous avons retrouvé Diana et Sebastian pour boire un verre et on a fini par manger des dumplings (sorte de délicieux raviolis) dans une petite cantine chinoise.
Voici déjà venir notre dernier jour à Beijing… Nous y serions bien restés encore quelques jours ou même plus, mais il nous faut avancer et puis on a aussi envie de découvrir plus de cet empire du milieu aussi beau pour les yeux que bon pour les papilles ! Nous consacrons donc notre dernier jour à nous balader dans le vieux quartier du Hutong, à nous perdre dans ses ruelles et bien sur à gouter quelques nouvelles spécialités de rue ! Nous avons ensuite pris la route pour la gare centrale d’où notre train partait à 23h52 pour Ping’Yao. La gare Centrale… une ville dans la ville, une aventure à elle seule ! Elle regorge de magasins, cafés, restaurants, et bien sur nos milliers de chinois sont toujours là ! En tout cas le train est le plus confortable de tous ceux que nous avons pu prendre depuis le début du voyage, malgré trois lits superposés les uns sur les autres ! Arrivée à Ping’Yao prévue à 9h34…