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Quelques jours aux couleurs du désert de Gobi


Une semaine dans le mystique désert de Gobi… 1650 incroyables kilomètres avec un décor toujours différent, des ressentis toujours changeant… Du vert au rouge en passant par le jaune, le blanc, le bleu… Du sable à la neige… Du chaud au froid (mais quand même surtout du froid !)… Cette semaine aura été pleine de surprises et de découvertes inattendues, on en prend encore une fois plein les yeux !

C’est le 27 septembre au matin que l’on décolle pour le désert de Gobi à bord d’un Lange Rover à toute épreuve. Notre équipe se compose de Lizzi, une Canadienne qui habite en Chine que nous avons rencontrés à l’auberge, Tim notre guide, Jahrar notre chauffeur et nous. En sortant d’Oulan Bator, il nous faut déjà oublier la route goudronnée, c’est la piste du désert qui nous attend pour sept jours, et laissez moi vous dire que ça remue ! Les paysages sont déjà magnifiques… La steppe, les montagnes et le désert à perte de vue, mais pas un désert de sable… là on est face à des étendues d’herbes sèches et caillouteuses…

Le midi nous nous arrêtons manger dans un « restaurant », une yourte sortie de nulle part avec une pancarte où l’on peut voir représenté un gros hamburger ! Le contraste est grand ! Bon autant vous dire que bien sûr il n’y avait pas de hamburger, nous y avons mangé le seul plat qui y était proposé : le tsuivan. Il s’agit d’un plat traditionnel très bon : des pâtes avec des légumes (enfin souvent juste des patates) et de la viande de mouton (à laquelle nous apprendrons à nous habituer car ici lorsque l’on propose un plat à la ‘viande’, il s’agit quasiment toujours de mouton), servi avec une tasse de thé typiquement d’ici (en fait il s’agit de lait, de vache ou de cheval, avec un peu d’eau, du sel et deux brins de thé).

Nous sommes arrivés au village en fin d’après midi, lui aussi sorti de nulle part. Il semble comme éphémère : il y a quelques maisons en dure (mais très peu) quasiment tout le village est composé de sorte de barrières en bois plutôt « old school » qui délimitent les parcelles de chacun, à l’intérieur desquelles sont installées une ou plusieurs yourtes. Cela donne l’impression étrange que le village, enfin la ville en faite, est quasiment complètement démontable…

Bref, après s’être installé dans la yourte nous sommes allés voir le couché de soleil sur les steppes… Ici dès que le soleil se couche, le froid arrive d’un coup et en masse ! Heureusement il y a toujours un petit poêle à bois au milieu de la yourte, mais le problème c’est quand il s’éteint, après quelques heures… au milieu de la nuit… et là il fait frais comme on dit !

Nous nous remettons en route le lendemain au petit matin, c’est incroyables ces immenses étendues, nous y croisons chameaux, chevaux, moutons, chèvres, bien sûre sans enclos, dans la steppe sauvage, toujours avec cette impression de liberté qui les accompagne... Nous arrivons dans l’après-midi aux Flaming Cliffs de Bayanzag. Il s’agit d’une sorte de canyon très impressionnant, des roches rouges sculptées par le vent et le temps. L’endroit est aussi connu pour ses découvertes de fossiles et d’ossements de dinosaures.

Le lendemain nous partons en direction de la dune de sable de Khongor. Quand on arrive du désert sec, c’est une grande vague de sable que l’on semble apercevoir, ce qui vient faire contraste avec les paysages que l’on a pu découvrir ces derniers jours… Lorsque nous arrivons au camp en début d’après midi, nous faisons la connaissance d’Anny et Seb, une belge et un français qui habitent Bejiing, avec qui nous avons bien sympathisé et que l’on reverra surement à Pekin.

Après un bon repas préparé par Tim (qui cuisine toujours très bien), nous sommes partis « grimper » enfin plutôt « faire l’ascension » de la dune de sable. Et là, c’était BEAUCOUP plus difficile que ce à quoi nous pouvions nous imaginer ! Ca monte à pique, un pas en vaut à peut près 5, c’est épuisant, j’ai le vertige, l’angoisse ! Mais nous arrivons finalement au sommet, et là, le moment où les yeux passent de l’autre coté de la dune est magique, parce que finalement, nous ne savions pas à quoi nous attendre ! Quelle merveille de voire apparaitre une immense langue faites de centaines de dunes de sable jaunes et au loin, la steppe et les montagnes qui reprennent… Nous retrouvons Seb et Anny en haut ; et un peu plus tard, Tim et Lizzy que nous avions laissés un peu plus bas nous rejoignent aussi… Nous sommes restés un bon moment là haut, à profiter de la vue…

Mais la partie la plus drôle a évidemment été la descente ! Nous avons pu expérimenter, dans la course pour dévaler la dune, ce pour quoi elle est particulièrement connue : elle fait un bruit très spécial, on dit qu’elle chante… et en effet on entend des sifflements, on ressent des sortes de vibrations… très chouette cette descente en courant, on aurait presque envie de remonter pour recommencer, mais bon, une heure pour monter contre à peine cinq minutes pour descendre, ça nous fait sortir l’idée de la tête assez rapidement !

En bas, des chameaux nous attendent pour rentrer au camp entre leurs bosses… On aura d’abord bien rigolés pendant la balade, surtout avec le vieux chameau dégueu avec la lèvre verte qui pendait derrière Tom ! Mais ensuite, entre vous et moi, mis à part que les chameaux, n’ayons pas peur des mots : ça pu ! une heure sur leur dos ça se ressent, surtout sur la partie arrière ! Enfin bref, nous sommes arrivés de nuit sur le camp où nous avons retrouvés Seb et Anny avec qui nous avons partagé le repas et quelques verres de Vodka ! Tutlo ! (« Santé » en Mongol).

Dans la nuit nous avons bien entendu la pluie tomber… Mais au matin, c’est de la neige que nous avons trouvé en nous réveillant !! Lorsque nous avons pris la route, il neigeait de plus en plus et le brouillard empêchait de pouvoir se repérer … Après un ou deux demis tours Jahar a retrouvé la route. Rappelons qu’il n’y a pas vraiment de « route » à proprement parler, mais des pistes pas forcément vraiment marquées… Comment il a pu se repérer dans ce désert entièrement blanc où on ne peu distinguer l’horizon restera un mystère pour moi ! Les paysages se trouvent évidemment complètement modifiés, merveilleux et étrange à la fois d’imaginer le sable sous la neige, de distinguer des troupeaux de chameaux et de chevaux entre les flocons…

Après s’être arrêté manger des pâtes au mouton dans une petite auberge d’un village nous arrivons au parc national du Gobi Gurvan Saikhan et à la Vallée Yol où nous aurions dû voire beaucoup d’oiseaux, de rapaces, mais la neige nous en a malheureusement empêché… Ce dont elle ne nous à pas privé par contre, c’est de profiter de la beauté de ces montagnes immaculées. Nous avons été nous balader avec Tom dans la Vallée Yol, juste tout les deux, car Lizzi et Tim n’ont pas voulus venir (pas de chaussures adaptées à la neige), c’était magique ! Seuls au monde dans le blanc (bon ok, et le froid !) de la montagne…

Après avoir retrouvé notre équipe de choc, nous sommes allés au musée du parc, qui s’est avéré être une activité plutôt… comme dire… intéressante ! Le musée était en fait composé quasiment uniquement d’animaux empaillés ! mais le coté burlesque était que, la plupart d’entre eux étaient empaillés, diront nous, de manière singulière… ou même à la va vite ?! ou alors ils devaient être là depuis trèèèèès longtemps… bref ça donnait des animaux assez atypiques !

Le soir, nous avons eu le plaisir de pouvoir prendre une douche et si je prends le temps de vous en faire part c’est que ce n’est quand même pas rien ! On oublie vite les petits plaisirs quand on les a à portée… l’eau courante par exemple… bref ça fait plaisir ! (en plus comme nous étions dans une ville, nous avons pu acheter une bouteille de vin pour accompagner le repas du soir…) journée grand luxe aujourd’hui J !

Le lendemain (déjà le premier octobre) nous sommes partis pour la « white stupa » de Tsagaan Suvraga. Nous sommes alors face à des rochers encore une fois, comme sortis de nulle part, un peu comme un canyon, mais aux couleurs beaucoup plus claires qu’aux Flaming Cliffs. Encore une fois très impressionnant, et très contrasté par rapport au reste du désert ! En arrivant plus tard au camp, nous allons rendre visite à la famille qui nous accueille et qui nous offre le fameux thé au lait et petits gâteaux, on partage avec eux un bon moment.

Le jour suivant, nous nous dirigeons vers le parc national de Baga Gazriin Chuluu et nous rendons d’abord jusqu’à un ancien monastère détruit à l’époque communiste. Le paysage de pierre est encore différent, de par ses formes, ses couleurs, son aspect, ses reliefs… Il est plein de petits tas de pierres que les gens ont laissés au fur et à mesure du temps, pour marquer leur passage, leurs pensées, leurs prières…

Une fois arrivés au camp, nous sommes bien sûr allés rendre visite à la famille nous accueillant, qui nous a comme à l’accoutumée, offert thé et gâteaux. Mais cette fois nous avons eu de nouveaux goûts en bouche, avec ces gâteaux au fromage quelque peu sucrés, au « bon » goût de pieds… Cette nuit là j’ai vu le ciel le plus étoilé qu’il m’ait été donné de voir ! avec une immense voie lactée… C’était magnifique, merveilleux d’être là, perdus au milieu de nulle part, dans le désert de Gobi à admirer ces milliers de milliards de petites lumières !!!

Le lendemain, nos sommes rentrés à Youbi, après quelques heures de route et un dernier déjeuné tous les cinq pas loin de l’auberge, nous avons dit au revoir à Tim et Jahar… Nous resterons une journée à Ulan Bator avant de repartir trois jours dans des parcs nationaux pas loin de la capitale.


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