Nous avons, comme prévu été au parc national des Stolby… Il y a plusieurs possibilités pour découvrir ce parc vallonné et recouvert d’une forêt verdoyante, le trek, la rando, en hiver le ski… Etant donné que notre train devait partir dans l’après midi, nous avons choisi de nous rendre dans une station de ski assez proche de Krasnoiarsk. Après s’être un peu trompés au niveau des arrêts de bus, on atteint finalement notre but… Mais plus d’une heure avant l’ouverture de la station !! Bon on n’est pas encore très au point mais mieux vaut être en avance qu’en retard ! On prend donc les télésièges pour arriver « en haut des pistes »… C’est assez marrant d’être sur un domaine de ski en été, sans neige et sans ski ! Bref, on emprunte donc « la piste » nous emmenant vers les fameux Stolby, qui sont en fait des formations rocheuses, en haut de la montagne. Sur le chemin on croise des petits écureuils, loin d’être farouches, ils viennent jusque dans nos mains espérant quelques miettes de nourriture… Que ça fait du bien d’être dans la montagne, dans la nature, loin de la ville, de ses bruits, de sa pollution… On se ballade un bon moment, et puis on redescend en prenant la « piste noir ou rouge », en tout cas elle descend à pic !
Et c’est parti pour notre plus long tronçon de train, 19h ! Armés de nos éternelles nouilles chinoises, café et jus, nous embarquons en 3ème classe. On a de la chance, le wagon est presque vide et en plus on à une prise à coté des couchettes, on pourra donc se regarder des petits épisodes de notre série du moment !
Nous arrivons le lendemain matin à Irkoutsk. Il semble que les gens parlent plus anglais ici, il fait bon, même chaud (28° quand on se ballade l’aprem !), c’est calme, joli ! Bref ça commence bien, on aime le coin ! On en profite pour se poser un peu et prévoir la fin de notre voyage en Russie…
Donc, le lendemain (qui sera jugé notre jour le plus malchanceux jusqu’ici) on prévoit d’aller en train jusqu’à Slioudianka pour prendre le circumbaikal et pouvoir profiter de la route magnifique qui longe le lac Baïkal jusqu’à la ville de Port Baïkal, ensuite prendre le bac pour arriver à Livsdianka et y rester dormir… Nous nous levons donc à 6h pour avoir le temps de prendre un bon petit dej : œufs, saucisses (ce qu’on ne fait jamais d’habitude), sauf qu’il y a eu une coupure de courant dans la nuit qui n’a pas pu être réparé, donc bye-bye le petit dej, on dort un peu plus tant pis ! Pas de douche non plus car nos colocataires (les autres clients de l’auberge de jeunesse) utilisent la salle de bain indéfiniment et il est grand temps pour nous de partir prendre le train… après 4h30 de trajet, on arrive comme prévu à Slioudianka mais là, la dame de la gare nous apprend que le circumbaikal ne circule ni aujourd’hui, ni demain… M**** on avait tout prévu, réservé un petit hôtel à Livsdianka etc… Les solutions que l’on a sont :
- soit on attend 2 jours pour prendre le circumbaikal, mais ça nous fait perdre du temps pour tout ce qu’on veut faire par la suite (l’île d’Olkhone, Arshan, Ulan Ude…), la dead line de notre visa russe se rapprochant de plus en plus…
- soit on repart le jour même avec le train de 19h, tant pis pour le circumbaikal et on part comme prévu le lendemain pour l’Ile d’Olkhone, en espérant que l’auberge de jeunesse aura de la place pour nous le soir car on n’arrivera pas avant 23h30 et on n’aura pas moyen de les prévenir puisqu’il n’y a pas de wifi à Slioudianka… C’est l’option qu’on choisi… Ce qui nous laisse l’après midi pour visiter la petite ville…
On part donc grignoter quelque chose, il n’y a pas beaucoup de choix ici… on va donc (pour la première et la dernière fois) dans une pizzeria (le seul petit restau du centre)… on ne nous y reprendra plus ! Quand on sort pour se balader le long du lac Baïkal… Il commence à pleuvoir… puis de plus en plus… Aujourd’hui n’était décidément pas notre meilleur jour mais tout s’est très bien fini, au chaud dans notre auberge d’Irkoutsk !
Le lendemain on part pour l’ïle d’Olkone sur le lac Baïkal… Dans le bus on rencontre des polonais, deux argentins, une finlandaise… Ca fait plaisir de pouvoir parler anglais, de pouvoir parler tout simplement, échanger, communiquer ! Ce qui reste très difficile avec les russes à cause de la barrière de la langue ! La route pour arriver jusqu’à l’île est magnifique, cela semble ressembler aux steppes de Mongolie, de grandes étendues… Nous retrouvons le lac, mais cette fois il fait un temps merveilleux, c’est superbe ! Encore un rêve qui se réalise…
Les argentins (Beto et Pepi), nous proposent de venir dans la guest house qu’ils ont réservé. C’est vraiment chouette, chez Nina, elle a trois petites cabanes en bois dans son jardin qu’elle loue aux visiteurs, à coté il y a la cuisine dans une autre petite cabane et les toilettes au fond du jardin. On reste ici deux nuits, à deux pas d’une grande plage et du rocher aux Chamanes. Les rues de Khoujir ressemblent un peu à des pistes sablonneuses, parsemées de vaches et de chiens errants… Le jour d’après, Tom est un peu malade, je le laisse se reposer et vais visiter le nord de l’ïle et le Cap Koboï, spectaculaire ! La cote est constituée de grande falaise et de pointes rocheuses dont la plupart sont porteuses de légendes à propos du premier chamane à avoir élu domicile dans ce lieu si particulier…
On est rentré le 18 septembre sur Irkoustk et repartis le lendemain pour Arshan, un joli petit village thermal aux pieds des montagnes… Après avoir eu quelques difficultés à trouver un logement (encore une fois la barrière de la langue rend les choses souvent compliqués), on arrive chez une petite dame très gentille qui nous loue (comme à Khoujir) une petite cabane dans son jardin, avec un bania à coté ! Ca a été notre premier bania, même si on en avait beaucoup entendu parlé, on ne l’avait pas encore expérimenté. En faite il s’agit d’une sorte de sauna, c’est très populaire en Russie ! Quel délice dans cette partie plutôt froide de la Russie, de pouvoir profiter de la chaleur du bania juste pour nous deux ! Le lendemain on s’est baladé dans la forêt, le long de la rivière dont l’eau est connue pour avoir des propriétés curatrices, et nous sommes arrivés jusqu’à de belles cascades. Il semble qu’ici, les incontournables cadenas des amoureux russes (que l’on trouve partout où ils peuvent être accrochés) soient remplacés par des rubans de couleurs, foulards voir lingettes ou bandelettes de plastique !
Plus on avance et plus le visage des gens changent, on arrive en Asie, ça se voit, ça se ressent, les gens sont plus calme, plus avenants. Ici on est d’ailleurs chez les Bouriates, une ethnie mongole, dont la capitale est Ulan Ude où nous sommes arrivés hier. Ca sera donc ici que prendra fin de l’aventure Russe… On en retiendra les douces heures de transsiberien, a flâner, lire, ne rien faire, rêver, rencontrer, échanger parfois même sans se comprendre… Le lac Baïkal, mythique et mystique, avec ses différentes teintes de bleus… La froideur des russes que je n’arrive toujours pas à comprendre… La mode des jeans troués encore très actifs malgré la fin des années 80 ! les mariés russes partout dans les villes… Les voitures avec des volants à droite OU à gauche suivant la préférence… les infinies forêts aux couleurs de l’automne derrières les vitres du train… les belles fenêtres en dentelles de bois des maisons sibériennes… tous ces moments géniaux tous les deux !! et surtout les churches, les churches et les churches !! et les nouilles chinoises aussi :)